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Interview : Emeric HERNOT

Le 11/03/2015 à 10h55

Entretien avec le professionnel de la Manche, entraîneur/driver de trotteur, que nous remercions et à qui nous souhaitons un bon et prompt rétablissement, lui qui est actuellement "sur la touche". (interview S Kerichard, mars 2015)

Salut Emeric, tout d’abord des nouvelles de la santé, toi qui est blessé actuellement. Tu peux nous rappeler les circonstances de l’accident et l’avancement de ta guérison ?

J’ai pris un coup de pied de cheval fin décembre dans la jambe en mettant un harnais, fracture ouverte tibia péroné qui a nécessité la pose d’une plaque et 17 vis. Après 2 mois sans pouvoir poser le pied à terre, je marche désormais avec des béquilles et peux appuyer légèrement sur la jambe. Je suis accompagné par un kiné plusieurs fois par semaine et fais des exercices de rééducation au quotidien. J’espère pouvoir être opérationnel en mai ou juin au plus tard. En attendant, l’écurie continue de bien fonctionner, l’équipe fait du bon boulot.

Tu peux nous parler de ton parcours, quel a t il été avant ton passage dans les rangs des professionnels ?

J’ai fait l’école de Laval en apprentissage chez mon père Gérard puis j’ai travaillé quelques mois chez LC Abrivard avant de revenir chez mes parents où en tant qu’apprenti je pouvais mener autant les chevaux « maison » que pour l’extérieur ; j’ai été Meilleur apprenti de France attelé en 2002, une très belle année.

Tu es passé chez LC Abrivard durant ton apprentissage, tu as beaucoup appris la bas quant aux méthodes d’entraînement ? Etaient-elles très différentes que ce que tu connaissais notamment chez ton père ?

Les méthodes sont nécessairement différentes au vue des effectifs, on apprend beaucoup dans les grosses écuries même si ce n’est pas toujours facile de les retranscrire à nos petites structures.

Tu es installé entraîneur public depuis 2008, où es tu situé et peux tu nous décrire tes installations ?

Nous avons acheté avec mes parents un terrain de 20ha entre Avranches et Granville, à 15min de la plage de Jullouville, sur lequel nous avons construit au fur et à mesure une piste de 950m, plusieurs bâtiments (30 stalles au total) et un marcheur. Les 2 écuries se partagent ainsi des infrastructures neuves et fonctionnelles qui ont permis de développer l’activité débourrage et pré-entrainement.
 
Outre les chevaux qui défendent tes couleurs, tu t’occupes également de l’Ecurie Emotion, peux tu nous parler de cette écurie ?

L’Ecurie Emotion est née de ma rencontre avec Jean Francois Pain, l’actuel gérant : monter une écurie de groupe était le moyen de regrouper une dizaine de personnes, tous passionnés par les courses, mais qui individuellement ne pouvait s’offrir un trotteur ; en nous associant, nous avons pu acheter un cheval, puis un 2ème, Soleil Nice qui nous a offert notre 1ère victoire. C’est désormais un groupe d’amis et une très belle aventure. Nous recherchons actuellement à faire un nouvel achat.

Tu collabores avec des professionnels de renom, YA Briand et P Levesque, peux tu nous parler de cette collaboration, comment est-elle née etc… ?

J’ai commencé à faire du débourrage pour Michel Donio, qui m’a présenté M Joseph Cos, l’éleveur des « Meleuc », c’est comme ça que ma collaboration a commencé avec YA Briand, qui me confie aujourd’hui une dizaine de poulains chaque année pour débourrage et pré-entrainement, le but étant qu’il récupère les meilleurs éléments une fois qualifiés. Avec Pierre Levesque, c’est à l’occasion d’une rencontre sur l’hippodrome de Graignes que nous avons échangé sur mon activité « poulains », je cherchais de nouveaux clients, il a avait besoin de débourrer quelques poulains… C’est une chance de travailler avec de tels professionnels.

Tu as notamment débourré un cheval qui fait actuellement parler de lui, le jeune hongre BOSS DU MELEUC. Il avait montré de belles choses lors de son débourrage. Tu peux nous en parler ?

Boss du Meleuc a toujours montré de belles choses mais était très compliqué à canaliser, ses débuts en compétition l’ont prouvé. Je l’ai qualifié facilement dès le 1er essai, j’ai « tiré dessus » tout le parcours, il fallait qu’il reste sage mais l’impression au sulky ce jour-là était incroyable.

Tu as débourré d’autres sujets qui ont ensuite réalisé de belles choses ?


Chez YA Briand, on peut également suivre Babas du Meleuc qui a gagné à Divonne en débutant et Colibri du Vivier, qui semble être promis à un bel avenir, il est à suivre en ce moment à Cagnes.

Revenons-en à ton effectif, de combien de chevaux prêts à courir se compose celui ci ?

A courir, il faudra suivre en province Arkeus, Belle d’Agon, Vignot et Vital. L’effectif devra être complété par quelques achats « à réclamer », notamment pour l’Ecurie Emotion.

Au niveau des « jeunes pousses », l’avenir se présente bien, tu as des éléments qui ont déjà montré de belles choses ?

Du fait que l’effectif des poulains a progressé, j’ai essayé moins de chevaux pour moi ces dernières années. Je vais pouvoir recommencer un peu cette année grâce à de nouvelles associations avec des éleveurs et propriétaires qui me font confiance. Mais vu la difficulté de notre métier aujourd’hui, je privilégie l’activité qui fait tourner mon entreprise, même si c’est vrai que tomber sur un vrai bon cheval serait une belle récompense.

Quelques mots également sur l’effectif de ton père, avec qui tu travailles toujours et avec qui tu partages tes installations.

Du côté de l’écurie Gérard Hernot, vous pouvez suivre Rapidos du Bingard, Volcan Joli, Bahia d’Agon, Bugatti du Chevrel et quelques « C » qui devraient bientôt débuter.

C’est un réel soutien de travailler avec mes parents (dans les bons comme dans les mauvais moments), je profite de l’expérience de mon père, installé depuis 30 ans, ma mère nous aide à l’écurie tous les jours, et c’est bien sûr grâce à eux que j’ai pu m’installer avec de telles infrastructures.

Tu es situé dans l’Ouest de la France, dans la Manche, secteur bénéficiant de nombreux hippodromes de qualité, quels sont ceux où tu préfères évoluer ?

Nous sommes bien situés dans le sud manche, des hippodromes comme Vire, Cabourg, Graignes, Argentan sont en plus très bien aménagés pour les professionnels ; dommage que les tribunes soient souvent peu remplies… J’apprécie aussi les bonnes pistes en herbe telles que Bréhal ou Agon Coutainville qui attirent le public sur la période estivale grâce notamment aux bénévoles qui organisent de belles réunions.

Photo Scoopdyga


Article écrit par Sylvain Kerichard

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