Courses de Légende – Prix d'Amérique 1986 : L'avènement d'une légende, Ourasi !

Courses de Légende – Prix d’Amérique 1986 : La jeunesse des O face aux champions confirmés, Lutin d’Isigny, Mon Tourbillon ou encore Minou du Donjon

Si il y a bien un champion qui a marqué l’Histoire du Trot à la fin des années 80 c’est bel et bien OURASI (photo Scoppdyga). Au départ en 1986 de son premier prix d’Amérique, celui qui était surnommé le « Roi fainéant » en était le grand favori. Entraîné par « le Pape » Jean-René Gougeon, il se présentait au départ après un début de carrière tout en progression. Si il avait brillé dès son plus jeune âge, vainqueur dès le Critérium des Jeunes au plus haut niveau, après une seule victoire auparavant, il dominait l’un des chevaux qui allait être l’un de ses principaux rivaux durant ses premières années de compétition, ORCO. Confirmant par la suite qu’il était bel et bien l’une des pépites de cette génération, il prendra à 3 ans la deuxième place du Critérium du même âge, justement battu par ORCO. Si il se montra fautif dans le Critérium des 4 Ans avec une année quelque peu plus chaotique à cet âge, c’est à l’âge de 5 ans qu’il prendra son véritable envol qui allait le mener au sommet de la planète trot. Remportant ses deux premières courses de l’année 1985, le prix de Croix et Roederer, son ascension fut imparable, gagnant cet été là le prix Jockey puis le Critérium des 5 Ans, devant son nouveau grand rival OGOREK, enchaînant par un autre Groupe I, le prix de l’Etoile, toujours devant OGOREK. Vint ensuite la préparation hivernal à ce prix d’Amérique 1986. Prenant le départ de trois des « 4B », il avait également prix part au Marcel Laurent. Deuxième du prix de Bretagne derrière OGOREK, puis vainqueur du prix du Bourbonnais, devant KHALI DE VRIE et du prix de Belgique devant LUTIN D’ISIGNY, il avait entre temps terminé deuxième du prix Marcel Laurent. Préparation parfaite, c’est au top qu’il allait venir sur le Jour J, et ce après avoir dominé facilement le tenant du titre précité. Face à lui, les plus en vue n’étaient autres que LUTIN D’ISIGNY, MON TOURBILLON, MINOU DU DONJON, OGOREK et KHALI DE VRIE étaient également en vue, le plateau étant cette année là encore de très belle facture. Ayant confirmé toute sa classe tout au long de l’année, LUTIN D’ISIGNY avait été vaincre à nouveau dans l’officieux Championnat du Monde des Trotteurs, sa préparation ayant été courte, mais ayant rassuré pleinement dans le prix de Belgique, bien que dominé par OURASI. Du côté de MON TOURBILLON, deuxième en 1985 et quatrième en 1984, le pensionnaire de Jean-Pierre Viel avait confirmé sa grande classe en remportant le prix de France, mais aussi en voyageant bien en Scandinavie et aux Etats-Unis. En retrait dans le Bourgogne et le Belgique, il demeurait un redoutable rival, comme devait l’être MINOU DU DONJON et OGOREK, les deux atouts principaux de Jean-Lou Peupion qui présentait également NODESSO et MAJOR DE BRION. Comme dit plus haut, OGOREK était l’autre tête d’affiche parmi les O, alors que MINOU DU DONJON faisait depuis plusieurs saisons parti de l’élite, lui qui avait terminé troisième l’an passé. Peut être moins tranchant globalement sur l’année 1985, MINOU DU DONJON avait cependant remporté le prix d’Eté et le Grand Prix d’Aby en septembre. Pour sa part, KHALI DE VRIE, talentueuse mais toujours aussi autoritaire, elle avait montré de belles choses tout au lon de sa préparation, notamment dans le Bourbonnais derrière OURASI. En outre, citons les podiums des « 4B ». Celui du Bretagne avait été composé de OGOREK, OURASI et OLIGO, du Bourbonnais par OURASI, KHALI DE VRIE et OPPRIME, du Bourgogne de NOBLE ATOUT, NERIC BARBES et MAJOR DE BRION, et enfin celui du Belgique de OURASI, LUTIN D’ISIGNY et LUDO DU CHIGNON…

Courses de Légende – Prix d’Amérique 1986 : Une course sans concession pour un vainqueur imparable, Ourasi, et un dauphine magnifique, Mon Tourbillon

Sous les acclimations du public venu en ombre, ce sont NOBLE ATOUT et LANDOAS qui prirent le meilleur départ, ce dernier s’installant rapidement tête et corde, alors qu’à l’inverse le délicat mais doué LAPITO commettait cette année encore une incartade. Sur un deuxième rideau, OURASI, LUTIN D’ISIGNY et MINOU DU ONJON faisaient également parti des plus rapides dans la phase initialé, avec derrière eux MON TOURBILLON et OLIGO. Comme toujours, le passage devant les tribunes allait permettre au peloton de trouver une première hiérarchie. Le long de la corde le Scandinave MICRON HANOVER s’était glissé à l’intérieur de MON TOURBILLON pour prendre place dans le dos de l’animateur LANDOAS qui était toujours en tête. Premier combat au passage du poteau à un tour de l’arrivée, quelques éléments en profitaient pour se repositionner. Ce furent le cas de OGOREK notamment, mais aussi et surtout de KHALI DE VRIE qui effectuait un gros effort en cinquième épaisseur, contrainte de voyager au large puisqu’au même moment LUTIN D’ISIGNY s’était décidé à venir mettra la pression sur les deux animateurs. Le rythme s’accélérait alors subitement, KHALI DE VRIE et Roger Baudron insistant pour venir déborder ses rivaux et prendre tête et corde, à contrario, LUTIN D’ISIGNY et OGOREK étêtent toujours contrés… KHALI DE VRIE poursuivait son effort et prenait une grande avance en plaine, plusieurs longueurs, « Roger la science » faisant parler la poudre, alors que LANDOAS et NOBLE ATOUT ne se lançaient pas complètement à sa poursuite, même si la course devenait tout de même très sélective. Le pauvre LUTIN D’ISIGNY était toujours logé et l’on pouvait d’ores et déjà sentir que sa tâche allait être ardue. Par contre OURASI semblait très à l’aise non loin, avec toujours à la corde MICRON DANOVER. MON TOURBILLON, OGOREK et MINOU DU DONJON étaient toujours bien placés également. C’est pour aborder la montée que l’avance de KHALI DE VRIE commençait à fondre, le peloton revenant sur la jument. Si LANDOAS restait à la corde, NODESSO venait aux côtés de l’animatrice alors que LUTIN D’ISIGNY baissait définitivement pavillon, non sans semer quelques remous dans le peloton, contraignant OURASI et « le Pape » à se décaler, Jean-Pierre Viel et MON TOURBILLON prenant immédiatement leur dos. En épaisseur, MINOU DU DONJON, OGOREK, OLIGO et autre NODESSO montraient des signes de lassitudes, au contraire de NERIC BARBES qui effectuait un brillant effort tout à l’extérieur. Dans le dernier tournant, les choses devenaient plus claires. Si KHALI DE VRIE retrouvait un second souffle et se relançait bien, NODESSO commençait à plier, MICRON HANOVER tenait toujours bien sa partie à la corde, mais deux chevaux étaient au dessus des autres, OURASI et MON TOURBILLON qui venaient dans une action significative, NERIC BARBES poursuivant bien son très bel effort. Les autres étaient plus loin. En abordant la ligne d’arrivée, KHALI DE VRIE et OURASI étaient sur la même ligne avec en léger retrait MON TOURBILLON, les autres ne pouvant soutenir la comparaison. A 200 mètres de la ligne KHALI DE VRIE explosait sous l’effort, laissant filer au poteau OURASI qui allait être sacré magnifiquement, malgré une bonne fin de course de MON TOURBILLON qui prenait pour sa deuxième année consécutive la deuxième place… MICRON HANOVER prenait pour sa part la troisième place, devançant OPPRIME, compagnon d’entraînement de MON TOURBILLON. NOBLE ATOUT conservait pour sa part la cinquième place devant NERIC BARBES. Parmi les chevaux en vue, LUTIN D’ISIGNY, le tenant du titre, avait clairement payé son parcours à l’extérieur du début à l’a fin, alors que les quatre pensionnaires de Jean-Lou Peupion, décevaient. Nous apprendrons plus tard que ceux ci étaient fiévreux… Vint ensuite le prix de France qui allait mettre à l’honneur le même podium, victoire de OURASI devant MON TOURBILLON et NERIC BARBES, puis le prix de Paris avec la victoire de NERIC BARBES devant NOBLE ATOUT et OLYMPIO DE CORSEUL, MON TOURBILLON et LUTIN D’ISIGNY prenant les quatrième et cinquième place, les deux devant rendre 25 mètres alors. Au final, et encore plus avec le recul, ce meeting 1985/1986 aura été celui du sacre d’un véritable crack, OURASI, mettant également de nouveau en évidence un rival magnifique, MON TOURBILLON. L’ère OURASI pouvait commençait, et elle allait durer ! Notez que le record était battu, 1’16’’6, battant le précédent de 3 dixièmes. (photo, l'arrivée, copyright "Course et élevage")